Entre sa culture fascinante et ses magnifiques paysages, le Japon est un microcosme à lui tout seul. Régie par des règles précises, la société japonaise, et notamment les relations humaines, sont inspirées par des philosophies bouddhistes et shintoïstes.
Au Japon, le travail : c’est sacré ! Esprit de groupe à faire pâlir les occidentaux, dévotion totale à leur entreprise, perfectionnisme, sens du sacrifice… Alors mythe ou réalité ? Zoom sur le marché du travail japonais.
La place du travail dans la culture japonaise
C’est un fait, l’entreprise est une réelle seconde famille pour les Japonais. Avec un esprit de groupe et d’entraide proéminent, les Japonais travaillent en équipe pour atteindre les objectifs fixés par l’entreprise.
La culture du travail au Japon
D’où vient cette culture du travail japonais ?
Des sociologues et historiens expliquent cette culture du travail très marquée par les influences du confucianisme, du bouddhisme et du shintoïsme.
Il faut remonter aux Vᵉ et VIᵉ siècles, et plus précisément à l’adoption des doctrines bouddhistes et shintoïstes, pour comprendre l’importance de la valeur du travail dans les sociétés japonaises. En effet, ces philosophies ont érigé le respect de la hiérarchie et la primauté du collectif sur l’individuel au sommet de la société nippone.
Quand on parle de culture du travail au Japon, on pense évidemment au samouraï devenu moine bouddhiste Shosan Suzuki. En accord avec les philosophies citées ci-dessus, il a contribué à forger la culture du travail japonaise. Selon lui, l’homme ne peut se réaliser qu’en s’adonnant corps et âme à son travail. Il fait du travail une mission sacrée.
En une phrase, le travail est donc devenu le but ultime de la vie, une voie spirituelle ou, plus précisément, la voie spirituelle par laquelle le membre d’une entreprise peut exprimer son salut et démontrer ses qualités humaines.
Le rapport homme/femme dans le travail
Vous l’aurez compris, dans le pays du Soleil-Levant, le travail occupe une place prépondérante dans la vie de ses habitants et ce, d’autant plus lorsqu’ils sont du genre masculin.
En effet, près de 40 % des femmes cessent de travailler dès la naissance de leur premier enfant. Si cette tendance semble changer petit à petit, dans ce pays ultra-conformiste, la pression sociale pesant sur les femmes est forte et beaucoup ont l’impression de devoir sacrifier leur carrière professionnelle.
Il n’est d’ailleurs pas rare que, lors d’un entretien d’embauche, les femmes se voient dans l’obligation de se justifier de leur comportement lorsqu’arrivera leur premier bébé. Il semble que les sociétés japonaises ne trouvent pas les femmes très rentables et beaucoup d’entre elles sont engagées en tant qu’office ladies, l’équivalent des secrétaires en France.
La révolution est en marche… Mais elle prend son temps !
Les opportunités de travail au Japon
Trouver du travail au Japon n’est pas chose aisée mais certaines villes offrent plus d’opportunités que d’autres.
Où aller au Japon pour trouver du travail ?
À l’image de nombreux pays, pour trouver du travail, il est préférable de se rendre dans une grande agglomération. Les opportunités d’emploi y sont proportionnelles à la densité de population. Nous vous conseillons donc de privilégier l’une de ces trois villes : Tokyo, Osaka et Yokohama.
Si l’idée de vous retrouver dans une marée humaine vous effraie, le Japon abrite d’autres villes plus petites et tout aussi attrayantes telles que Nagoya, Kyoto, Kobe et Sapporo.
Quelle carrière entreprendre au Japon ?
Les secteurs les plus ouverts au recrutement des étrangers sont : l’enseignement (« kyôshi »), la restauration, l’informatique, la R&D et le recrutement en cabinet.
En attendant de trouver un poste qui vous conviendra parfaitement et afin de commencer à vous familiariser avec le pays et à mieux vous y intégrer, tentez votre chance en postulant à un « arubaito », l’équivalent du petit boulot payé à l’heure. En revanche, méfiez-vous, ces jobs n’ouvrent droit ni à la couverture maladie ni au visa.
Il existe une forte implantation d’expatriés français au Japon, dont quelques grandes entreprises : Accor Hotel, Airbus, Andros, BNP Paribas, Veritas…
Les conditions pour décrocher un emploi au Japon
Voici un rapide aperçu de comment et où postuler à un emploi (« ōbo suru ») doublé de quelques conseils pour mettre toutes les chances de votre côté.
Comment postuler ?
En plus du sacrosaint C.V., le « watashitachi » (selon les codes japonais évidemment !) et de la lettre de motivation qui l’accompagne, il vous faudra parler et écrire la langue japonaise et justifier d’un excellent niveau d’anglais. A l’image du TOEIC, il existe un test international de japonais très apprécié des employeurs nippons : le JLPT.
Vous souhaitez apprendre les bases du japonais ou confirmer vos compétences ? C’est ici que ça se passe ! N’oubliez pas votre visa ! Le visa de travail et le visa vacances travail vous permettront de travailler au Japon. Le visa de stage vous offrira, lui, la possibilité d’effectuer un stage de moins de trois mois rémunérés. Pour plus de renseignements, rapprochez vous de l’Association des Français du Japon.
Où postuler ?
Le Japon possède son Pôle Emploi : Hellowork. En plus de ce site, voici quelques sites incontournables pour trouver un emploi, ou « shigoto« , au Japon :
► La Chambre de Commerce et d’Industrie Japonaise en France.
► Kiwi , qui met en ligne de nombreuses offres d’emploi et petits boulots.
► Freelance France Japon , qui met des travailleurs indépendants en relation.
► Daijob
► Indeed
Et pour les sites plus spécialisés, vous trouverez : Bethe1 pour la mode, Matchajob (informatique), Japan Design (graphisme), Get Students (enseignement).
N’hésitez pas également à envoyer des candidatures spontanées et surtout aux entreprises françaises qui seront ravies de retrouver des compatriotes.
Quelles sont les conditions de travail ?
Après avoir vécu une crise économique sans précédent en 1990, l’économie japonaise reprend du poil de la bête et les salaires (kyūryō chingin) augmentent avec elle. Au taux de change actuel de 100 yens pour 0,62 euros, le salaire moyen annuel au Japon est de 37 752 €, soit 6 170 000 JPY.
Il varie cependant en fonction du secteur économique, de l’expérience professionnelle et pratique (« shokugyō keiken » et « jicchi taiken »), de la localisation géographique, de l’âge, mais également en fonction du sexe de l’employé.
Le taux de chômage de seulement 3 % reflète parfaitement l’importance du travail au Japon.
Surnommés les « salarymen », les travailleurs japonais travaillent entre 45 et 50 heures par semaine et prennent très peu de congés par an.
Respect de la hiérarchie, dévouement total, esprit d’équipe sont les maîtres-mots.
Le saviez-vous ? Ne pas ramener un cadeau, un « omiyage », à vos « dôryô » (collègues) est très impoli.
Est-il difficile de trouver un travail au Japon ?
En pénétrant dans les boutiques, restaurants, bars et sociétés japonaises, vous aurez certainement la surprise d’être reçu par un robot. En effet, l’automatisation remodèle considérablement le paysage professionnel. Tout l’enjeu réside, pour les entreprises japonaises, dans le fait de maintenir une croissance salariale stable et équitable.
En perpétuelle évolution technologique et influencé par l’Occident, le Japon est un pays fascinant. Ses jardins et temples mythiques, son art culinaire à des prix défiants toute concurrence, ses « ryokan » (auberges) à l’esthétique traditionnelle, ses cerisiers en fleurs, son paysage volcanique… ne cessent d’attirer chaque année de nombreux expatriés.
Et vous, quand partez-vous ? ✈️
